«L’Organisation internationale du travail (OIT) au Vietnam estime que l’arrêté N°27 du gouvernement est une avancée indispensable dans la protection des intérêts des aides-ménagères, qui est un métier exigeant le professionnalisme comme les autres», informe Nelien Haspels, spécialiste sur l’égalité des sexes de l’OIT en Asie du Sud-Est.
Depuis quelques jours, ces nouvelles dispositions suscitent bien des commentaires des aides-ménagères travaillant au sein du quartier résidentiel Dich Vong, dans l’arrondissement de Câu Giây, à Hanoi.
Nguyên Thi Luyên ne cache pas sa satisfaction : «Désormais, l’aide-ménagère est reconnue comme une professionnelle, sans mépris comme auparavant. En outre, bénéficier des assurances sociales est un réel progrès, notamment pour note future retraite».
«En outre, l’obligation du responsable de famille d’établir un contrat de travail permettra à tous ceux qui sont titulaires d’un certificat de formation professionnelle d’avoir une meilleure situation, alors que la majorité des aides-ménagères n’ont suivi aucune formation... Elles travaillent comme si elles étaient chez elles», confie Bích Hoa, une maîtresse de maison à Câu Giây.
En revanche, «s’agissant des horaires de travail, l’octroi d’un jour de repos dominical et de 12 jours de congés payés par an, outre les jours fériés congés, causera des difficultés pour les employeurs», s’inquiète-t-elle.
«Dans ces conditions, engager une aide-ménagère à l’heure est une solution efficace qui permettra de trop dépenser», partage-t-elle.
L’obligation du responsable de famille d’établir un contrat de travail permettra à tous ceux qui sont titulaires d’un certificat de formation professionnelle d’avoir une meilleure situation.
Photo : baohaiquan/CVN
D’après Ngô Thi Ngoc Anh, directrice du Centre de recherche sur les sexes, la famille et le développement, cet arrêté N°27 est un net progrès dans la protection des droits des aides-ménagères. «Toutefois, en pratique, il sera difficile de mettre en œuvre nombre de ces prescriptions», estime-t-elle.
Pour certains responsables de localités, il est actuellement difficile de contrôler les conditions de travail des aides-ménagères car, par définition, elles sont dans un environnement fermé. Actuellement, le salaire et les conditions de travail sont convenus oralement entre parties.
Avec l'amélioration du niveau de vie au Vietnam, le nombre d’aides-ménagères augmente de plus en plus, selon l’OIT. Les statistiques du Centre national de prévisions du marché de l’emploi du ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, indiquent qu’en 2015, ce nombre sera de près de 246.000, contre 157.000 en 2008. La plupart sont des femmes originaires de la campagne et dépourvues de formation professionnelle.
Câm Sa/CVN